Fraise
La fraise est le fruit (en réalité un faux-fruit) des fraisiers, des plantes herbacées du genre Fragaria
et de la famille des Rosaceae.
Description
Les akènes, les véritables fruits du fraisier. Le fruit est formé par l'ensemble du réceptacle charnu de
la fleur. Il a une couleur rouge ou jaune blanchâtre selon les variétés, et une forme ovoïde oblongue
plus ou moins arrondie.Au sens botanique du terme, les « vrais » fruits sont en fait les akènes, ces
petits grains secs (communément appelés à tort pépins alors que ce dernier terme ne devrait
désigner que leur minuscule graine centrale) disposés régulièrement sur la fraise, de couleur verte à
brune, et renfermant chacun soit un ovule (non fécondé) soit une graine (qui porte alors un germe
lorsque la fraise arrive à maturité). Le corps charnu de la fraise étant formé par le réceptacle floral
(enduvie) est ce que l'on consomme avec ou sans les akènes (l’épépinage des fraises consiste à ôter
ces fruits secs du reste de la chair pulpeuse pour la préparation de gelées). Ce sont les akènes qui
produisent une hormone permettant au faux-fruit de grossir.
Histoire
La fraise est un fruit très répandu dans le monde. En Europe et en Asie, les fruits de l’espèce
Fragaria vesca, le fraisier des bois, sont de petite taille. Connues depuis l'Antiquité, les romains les
utilisaient dans leurs produits cosmétiques en raison de leur odeur agréable : la « fragrance ». Mais
les fraises poussent également le long des côtes américaines donnant sur l'Océan Pacifique, d'Alaska
au Chili. La fraise actuelle, telle que nous la connaissons est le résultat de croisements de fraises
sauvages des Amériques. En 1714, l’officier du Génie maritime Amédée-François Frézier revient d’
une mission d’espionnage des ports espagnols au Chili et au Pérou pour le Roi soleil. Botaniste à ses
heures, il a repéré des fraisiers à larges fruits que l’on cultive au Chili, dits Blanches du Chili (Fragaria
chiloensis). Frézier réussit à en rapporter quelques plants qu’il confiera à Antoine de Jussieu pour le
Jardin royal. Quelques plants sont envoyés en Bretagne au jardin botanique de Brest et trouvent
dans ce climat océanique, proche de celui de leur biotope d’origine, un milieu favorable à leur culture.
Les plants de Blanches du Chili seront croisés avec des plants de fraisier de Virginie (Fragaria
virginiana). C'est de l’espèce issue de ce croisement (Fragaria ananassae), que proviennent l’essentiel
des variétés de fraises à gros « fruits » que l’on cultive désormais. En 1740, la ville de Plougastel
(limitrophe de Brest), déjà productrice de fraisier des bois, devient le premier lieu de production de
cette nouvelle espèce dite « fraise de Plougastel. » La culture de la fraise devient la spécialité de la
commune, qui produira près du quart de la production française de fraises au début du XXe siècle.
Plougastel héberge depuis 1997, le « Musée de la Fraise et du Patrimoine. » Une autre variété
légèrement plus petite sera développée dans le Sud de la France à partir de croisement avec des
fraisiers nains méditerranéens, moins exigeants en eau, la « gariguette. » Cette dernière, dont le
fruit est de forme plus allongée (et davantage coloré à maturité), a cependant le défaut d’une moins
bonne conservation. Mais sa saveur, plus proche de la fraise des bois, et connue des Provençaux,
est souvent considérée comme plus "authentique" que celle de la fraise commune. Hors du sud de la
France, cette variété de fraise pose problème, car du fait du transport elle arrive aux étalages soit très
chère, soit abimée, soit enfin elle est récoltée avant sa pleine maturité pour en faciliter le transport,
ce qui ne laisse pas le temps au fruit de développer sur pied ses saveurs spécifiques.
Vers 1940, la Californie devient premier producteur mondial de fraises. En Belgique, la région de
Wépion connait un essor semblable dès la moitié du XXe siècle. L’activité se développera surtout
dans l’entre-deux-guerres et atteindra son apogée dans les années 1950-1960. Leur réputation est
telle que les fraises de Wépion sont commercialisées aux Halles de Paris et ensuite sur le marché de
Rungis qui leur succédera. Au début des années 1970, l’activité décline et ce n'est qu’au cours des
années 1990 qu’elle gagne en regain. Le secteur se professionnalise et la criée de Wépion devient la
plateforme de commercialisation d’un fruit cueilli à maturité, vendu via des circuits courts. Wépion
héberge également un Musée de la Fraise de Wépion
Variétés
Parmi les nombreuses variétés existantes (plus de 600), on peut citer :
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Alba , Annapolis, Bogota, Chambly, Chandler, Charlotte, Ciflorette, Cijossé, Cirafine,
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Darselect ,Douglas Elsanta, Gariguette (20% de la production française), Jewel, Kent,
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Lambada, Machiroux ,Majoral, Mamie, Manille, Mara des bois, Maraline, Marascor,
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Marjolaine, Pajaro, Redcoat, Selva,Sparkle, Valeta
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Utilisation
Production
Production mondiale annuelle de fraises, en tonnes par pays
Pays 2004 2005
États-Unis 1 004 160 28 % 1 053 280 29 %
Espagne 288 100 8 % 308 000 9 %
Russie 215 000 6 % 217 000 6 %
Corée du Sud 202 500 6 % 200 000 6 %
Japon 198 200 6 % 200 000 6 %
Pologne 185 583 5 % 180 000 5 %
Turquie 155 000 4 % 160 000 4 %
Mexique 150 261 4 % 150 261 4 %
Italie 167 727 5 % 147 049 4 %
Allemagne 119 384 3 % 146 500 4 %
Maroc 106 100 3 % 106 100 3 %
Égypte 104 971 3 % 100 000 3 %
France 53 457 2 % 50 823 1 %
Royaume-Uni 47 900 1 % 48 000 1 %
Belgique 44 000 1 % 40 000 1 %
Ukraine 36 400 1 % 38 000 1 %
Pays-Bas 36 500 1 % 36 000 1 %
Serbie-et-Monténégro 33 855 1 % 34 000 1 %
Iran 27 000 1 % 27 000 1 %
Chili 25 200 1 % 25 600 1 %
Autres pays 347 166 10 % 348 110 10 % Total 3 548 464,00 100 % 3 615 723,00 100 %
Données de FAOSTAT (FAO)
Base de données de la FAO (dernier accès le 14 novembre 2006)
Saison
Selon la variété, la saison de maturation des fraises s'étend de mai à septembre. Par des techniques
de cultures artificielles type hors-sol, il est possible de produire des fraises en dehors de cette
période.
Alimentation
Une pâtisserie comportant des fraises.
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Entières, nature, avec de la crème (crème fraîche, crème chantilly,..) ou du sucre.
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En morceaux dans des yaourts.
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Recette de la glace à la fraise
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La plupart des crèmes glacées et yaourts utilisent cependant l' "arôme naturel de fraise", qui est en
fait une substance artificielle.
Pour la santé
La fraise regorge de vitamine C (antioxydants), de vitamine A (sous forme de précurseur, le
β-carotène, mais pas de rétinol qui doit être synthétisé) pour stimuler les défenses immunitaires, de
vitamine B9 (acide folique), important pour les femmes enceintes.
Elle est riche en oligo-éléments, sous forme de sels de potassium pour le système nerveux et contre
la fixation excessive du sodium, de calcium pour les os, et du magnésium contre le stress.
Elle contient également du furanéol (l’alcool aromatique qui lui donne son parfum et son goût).
Les allergies alimentaires aux fraises sont fréquentes. Chez l'enfant, on déconseille donc l'introduction
de ce fruit dans l'alimentation avant l'âge de six mois. Certaines fraises étant cultivées de manière
industrielle et dans de mauvaises conditions, peuvent encore contenir des résidus de pesticides.
Agricultures
La culture industrielle des fraises qui s'est notamment développée en Espagne fait l'objet de critiques
en termes de non-durabilité et de dumping social ; Essentiellement produite en Espagne depuis les
années 1980 (330 000 t récoltées en 2006, dont un quart, soit 83 000 tonnes ont été exportées vers
la France, [1] ; essentiellement achetées à bas-prix par les grandes surfaces qui les revendent aux
consommateurs (parmi environ 130 000 tonnes de fraises vendues annuellement en France). 95 %
des fraises d’Espagne y sont produites sur une zone de 5 000 hectares et en partie illégalement
(mais de manière tolérée par le gouvernement) jusqu'à l'intérieur du Parc national de Doñana (zone
humide, inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco, de 100 000 ha, d’importance paneuropéenne
pour les migrations aviaires, abritant l’ultime population espagnole d’une vingtaine de lynx Pardelle
dit « Lynx d'Espagne »). Des ONG locales et mondiales (WWF) dénoncent un usage croissant et
massif de produits chimiques pour la désinfection du sol des cultures faites sur sable (drainant) et
sous plastique, avec une consommation massive d’eau d’irrigation issue de forages plus ou moins
légaux (50 % ne sont pas déclarés) sur des terrains pour partie (40 % en 2007) illégalement
occupés, dont plus de 100 ha sont situés en pleine zone protégée. L’irrigation est telle qu’elle a fait
disparaître 50 % environ de l’alimentation du marais. Le WWF France a demandé aux supermarchés
de vérifier que leurs fournisseurs cultivaient légalement les fraises en respectant un cahier des
charges rigoureux en matière d’impact environnemental. La monoculture épuisant les sols et y
favorisant la pullulation de parasite de la fraise, chaque automne, la terre sabloneuse est stérilisée
pour y détruire toute microfaune, avec du bromure de méthyle (poison, gaz à effet de serre, et
détruisant la couche d’ozone, interdit en 2005, dernière limite par le protocole de Montréal de 1987)
et de la chloropicrine (poison dangereux qui a été utilisé comme arme chimique). La main d’œuvre
(marocains et saisonniers sans-papiers, sous-payés et mal logés, ne bénéficiant ni de la sécurité
sociale ni d’un suivi médical). Les kilomètres de bâche plastique (cinq mille tonnes/an) dont le
plastique noir couvre-sol, contaminés par les pesticides, sont enterrées ou brûlées à l’air libre.
De plus, 2 000 hectares ont été déboisés pour étendre les cultures de fraises.
Divers
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Conservatoire de la fraise au château du Moulin à Lassay-sur-Croisne en Sologne.
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Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fraise_(fruit)